Acceptabilité

9 mai 2025

Mercredi dernier, lors du congrès de l’Acfas, une session a été consacrée à la mesure et à la modélisation de l’acceptabilité sociale.

Les interventions ont permis d’explorer cette thématique, en questionnant la nature même de la mesure, les facteurs influençant l’acceptabilité, les processus à mettre en œuvre, ainsi que les moyens de suivre l’évolution de ce sujet en constante transformation. Il est difficile de résumer toute la richesse des échanges, mais quelques enseignements clés se sont dégagés :

  • L’acceptabilité sociale est un concept en constante évolution, dont les approches se complexifient. On dépasse désormais la vision réductrice du NIMBY pour embrasser une compréhension plus systémique, intégrant l’ensemble des dimensions nécessaires à un bon ancrage local des projets.
  • La modélisation et la mesure de l’acceptabilité sociale, longtemps considérées comme quasi impossibles, connaissent un fort développement. Les travaux sont nombreux et variés, allant des méthodes quantitatives aux approches qualitatives, offrant un large éventail de pistes de recherche.
  • Trop souvent absente des dossiers d’études d’impact environnemental, la mesure de l’acceptabilité sociale est pourtant essentielle. Elle devrait constituer un outil d’aide à la décision précieux pour les acteurs publics.
  • Au-delà de la mesure, l’acceptabilité sociale est d’abord un processus politique, un dialogue continu entre les parties prenantes. La mesure permet d’éclairer les controverses et les débats, mais ne saurait remplacer une participation active. L’acceptabilité n’est jamais acquise : elle se construit dans la durée, à travers un dialogue permanent entre l’ensemble des parties concernées et ce tout au long de la vie du projet.

Au-delà de ces enseignements, les discussions ont aussi mis en lumière un contraste frappant entre la France et le Québec. En France, le concept d’acceptabilité sociale suscite encore une grande défiance – chez les acteurs économiques, académiques, comme institutionnels – et le terme de concertation est souvent préféré. L’ADEME elle-même appelle à renoncer à cette notion. À l’inverse, au Québec, le concept est largement intégré, tant dans la sphère publique que privée, et il nourrit un débat riche entre chercheurs et praticiens autour de l’ancrage local des projets de la transition écologique.

Ces échanges viennent nourrir nos réflexions chez SELDON Conseil, confortent nos axes de recherche et nous encouragent à faire évoluer nos pratiques pour toujours mieux accompagner les dynamiques locales.